La grande traversée Est-Ouest
La grande traversée est-ouest relie “Tananarive”, la capitale (aujourd’hui Antananarivo) à travers une infinie variété de paysage, de couleurs. Et tout au long de cette grande et longue route, souvent entrecoupée de nids de poule et qui se transforme souvent en piste de terre ou de sable, on est saisi par l’intensité de la vie à l’approche des villages. Ici, les taxis brousses irréguliers circulent surchargés. La seule façon de relier le marché, l’école, le lycée, le dispensaire est donc de marcher.
Souvent sur des kilomètres et des kilomètres. Femmes lourdement chargées, ces charrettes à zébu, groupes d’enfants surgirent de nulle part. Il n’y a pourtant aucune maison ou case aux alentours.
Madagascar ressemble ainsi, à la fois à l’Afrique et l’Asie. A l’Asie d’abord avec ces rizières, à perte de vue, gorgées d’eau. Rizières qui servent de réserve à poissons que l’on tente de cerner avec de petits filets. Ressemblance avec Afrique avec la savane, les pistes sableuses, les arbres clairsemées, les cases en branchages, les rues animées et bruyantes de chaque village.
Toutefois entre ces deux visions, on change de décor sur les hauts plateaux. Le climat se fait plus accueillant et ce sont de véritables vergers, plantations de carottes, de pommes de terre, de fruits que l’on croise. Puis de nouveau la sécheresse rend la nature rude, dépouillée, ne laissant apparaître que des broussailles accrochées à une terre rouge hostile. La déforestation a rendu les collines dénudées et ocres.
La route ce sont des curiosités permanente. Ainsi à l’entrée de nombreux bourgs de grands fours s’élèvent. Ils servent à cuire tuiles et briques façonnées sur place à partir de terres argileuses récoltées à quelques dizaines de mètres. La brique se négocie, nous dit-on à 1 Ariary (devise locale), soit moins d’un centième de centime d’Euro.
Sans aller bien loin, chacun peut donc, s’il en a les moyens, se ravitailler en briques et tuiles pour construire sa maison.Autre curiosité au fil de notre traversée vers l’Ouest, ces chercheurs d’or, travaillant en famille, aperçus le long de bras de rivières, cassant et broyant la roche pour tenter de recueillir de précieuses paillettes. Au-delà de l’or, ces rivières sont primordiales pour les Malgaches. Outre l’apport indispensable pour les cultures, les points d’eau, compensent l’absence d’eau dans les villages et servent de lavoirs pour les femmes et de bains pour les enfants
Parmi les images et les rencontres de ce « road trip », le franchissement des rivières et des fleuves sur des barges sont les plus marquantes. Là encore par la beauté et le dépaysement de ces lieux, vous plongent dans un univers de bout du monde que les voyageurs peuvent prolonger en se laissant glisser au fil de l’eau à bord de bateaux aménagés et même pour les plus aventureux à bord de pirogues.
Deux jours de navigation le long du fleuve, avec une nuit de campement, pour rejoindre le village de Belo sur Mer. De là les amateurs de mer ajoutent un retour à Morondova par la mer. 60 km de mer cristalline le long d’une côte de sable blanc ininterrompue, parsemée de villages de pêcheurs nomades qui vont, au gré des jours et des vents, d’un point à l’autre du canal du Mozambique.
L’afflux de touristes du monde entier dans cet Ouest magique du Menabe fait qu’à chaque étape, le voyageur trouve de très agréables et confortables éco-lodges. Les hôtels du Groupe Kimony Lodges et Ressort, des 3 étoiles, tous équipés d’une piscine et de la climatisation, sont ainsi présents à proximité de tous les lieux emblématiques, de l’Allée des Baobabs, aux Tsingy de Bemahara, en passant par Belo sur Mer et Morondova.
Nos remerciements à tous ceux qui ont permis l’organisation de ce reportage, citons le tour-opérateur, Omee Voyages, spécialiste de Madagascar et le groupe des hôtels Kimony Lodges et Ressort que préside, Danil Abdulla, la compagnie aérienne Corsair, l’association, Belles d’Âme et Billets Discount (France et La Réunion)
Texte : Patrice Fleurent – Crédits photos : Joey Niclès Modeste.